Approche HIMO dans les projets, migration des activités de l’informel vers le formel, accroissement de la productivité en milieu rural et des emplois dans le privé sont autant de leviers à actionner pour asseoir l’insertion socio-économique des populations.
Au Cameroun, les données officielles révèlent que la ter la création des emplois sur la période 2005-2010, passant de 4,8% à seulement 3,8%. En plus de cette réalité dans un secteur pourtant appelé à être le moteur de la croissance économique, le marché du travail au Cameroun se caractérise par une forte prédominance du secteur informel, véritable terreau du sous-emploi dans le pays (77% en 2014).
Selon le rapport Ecam-4, le taux de l’emploi informel au sein de la population active culminait à 88,6% en 2014, en baisse de seulement 1,9 point sur une période de 4 ans.
Afin de promouvoir l’emploi décent et l’insertion économique dans le pays, le gouvernement a fait de cette question l’un des quatre piliers de sa stratégie de développement 20-30, avec pour objectif principal de créer plus de 5 millions d’emplois de qualité au cours de la décennie courante.
Afin de réaliser cet objectif, le gouvernement entend d’abord actionner le levier de la commande publique, en capitalisant sur les opportunités qu’offre l’approche «Haute intensité de main d’œuvre » (Himo) dans la réalisation des projets d’investissements publics, y compris ceux à financements extérieurs.
Cette approche, qui consiste en l’utilisation de la matière première et de la main-d’œuvre locales, permet également de laisser 70 à 80% du budget du projet dans la localité qui l’accueille, soutient Médard Kouatchou, responsable de l’unité Himo au ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire.
« Le gouvernement a fait de l’Emploi l’un des quatre piliers de sa stratégie de développement 20-30, avec pour objectif principal de créer plus de 5 mil- lions d’emplois de qualité au cours de la décennie courante ».
Ensuite, dans son ambition de booster la création des emplois sur la période 2020-2030, le gouvernement s’engage à faire migrer le maximum d’entreprises du secteur informel vers le formel, au travers de certaines mesures incitatives.
Il s’agit notamment, énumère la SND30, de « l’accompagnement spécifique des très petites entreprises (TPE) en termes de fiscalité et d’accès au micro-crédit, afin de renforcer l’at- trait de ce statut ; l’incitation des TPE à se transformer en PME/PMI ; la consolidation des dispositions d’accès réservé des PME/PMI à certains marchés publics ; la réforme du dispositif de sous-traitance ; et l’implantation accélérée des incubateurs d’entreprises dans les établissements d’enseignement » technique et professionnel.
Sur ce même registre, il est prévu la préservation des emplois dans les grandes entreprises et l’encouragement à créer de nombreux autres, notamment par le biais du « respect du principe général de la “camerounisation de l’encadrement, l’exploitation et la valorisation optimale « des gisements d’emplois qu’offrent les économies verte et bleue ».
Selon la SND30, le gouvernement entend combattre le chômage et la tendance au sous-emploi dans le pays par la création des Sociétés coopératives de développement (SCD) dans toutes les communes camerounaises. Cet instrument vise à concrétiser le potentiel des petits paysans et autres exploitants agricoles familiaux, qui, apprend-on, constituent plus des trois quarts des producteurs agricoles au Cameroun.
Concrètement, à travers des actions telles que la facilitation de l’accès aux intrants, la vulgarisation des techniques plus productives, l’organisation de la commercialisation groupée des produits, le développement de l’assurance agricole, les SCD ambitionnent, d’ici à 2030, d’augmenter la productivité agricole, l’emploi et les revenus des habitants en milieu rural.
BRM
0 commentaires