Ce secteur, dominé par de petites et très petites unités, permet au pays de poursuivre son chemin vers l’émergence.
La Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30) place les petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que les petites et moyennes industries (PMI) au centre de sa politique de promotion de l’emploi décent. Celles-ci jouent un rôle capital dans les préoccupations d’ordre économique et social, en raison du potentiel d’emplois qu’elles regorgent. En effet, en 2021, le nombre d’entreprises exerçant au Cameroun était estimé à 324.899 dont 324.250 PME.
Leurs activités étaient majoritairement orientées vers le tertiaire. En réalité, le tissu économique camerounais est composé à 99,8% de PME, dont 79,32% sont de très petites entreprises (TPE), 19,43% de petites entreprises (PE) et 1,25% de moyennes entreprises (ME). Suivant la répartition par secteur d’activité, ces acteurs de notre tissu productif se retrouvent à 84,2% dans le secteur tertiaire, 15,63% dans le secteur secondaire et seulement 0,17% dans le secteur primaire. D’une manière globale, ces entreprises comprennent aussi des unités de production et de transformation, donc des industries à plus ou moins petite échelle. Quand on sait que l’un des défis majeurs à relever par le Cameroun en vue de l’atteinte de son émergence à l’horizon 2035 est la transformation structurelle de son économie, le secteur privé, dominé par les PME, constitue un acteur majeur de cette dynamique.
Et comme l’a déclaré le ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’Econo[1]mie sociale et de l’Artisanat, Achille Bassilekin III, « malgré leur fragilité et leur taux de mortalité élevé, les PME contribuent à la création des richesses et des emplois. Leur efficacité dépend non seulement de leurs capacités financières, des compétences de leurs promoteurs, des opportunités du marché, mais davantage de la qualité des politiques publiques qui y sont définies ». C’est pourquoi, à son avis, au regard des objectifs de la SND30 en matière d’industrialisation, «il est urgent d’accompagner nos différentes cibles, afin que celles-ci favorisent le changement de structure de l’économie camerounaise conformément aux standards des pays émergents à l’horizon 2030 ». Actuellement, le secteur tertiaire est prépondérant et dominé par des PME fragiles, opérant dans les prestations de services et fournitures diverses.
La dynamisation des secteurs primaire et secondaire s’impose pour accroître la production locale de matières premières et favoriser la transformation des produits en faveur du « mix import/ substitution et promotion des exportations ». Forte demande Il est à souligner que l’environnement économique du Cameroun n’a pas été des plus favorables ces dernières années, avec la persistance de multiples crises exogènes (envolée des cours des matières premières à l’international, pandémie du Covid-19, conflit entre la Russie et l’Ukraine) et endogènes (affres de la secte islamiste Boko Haram dans l’Extrême-Nord, tensions dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest).
Du coup, on observe une inflation généralisée résultant de la hausse des principaux biens de consommation de masse et à la forte demande sous-régionale de matières premières agricoles. Dans un contexte de gestion axée sur les résultats, il est important de disposer d’un mécanisme de suivi-évaluation de la performance des politiques publiques afin de mieux accompagner nos cibles, pour qu’elles jouent efficacement leur rôle de catalyseur de la transformation structurelle de l’économie.
Afin de maintenir la dynamique des réformes entreprises dans le cadre du programme 2017-2020 et de capitaliser les acquis, les autorités camerounaises ont sollicité et obtenu, du Fonds monétaire international (FMI), l’approbation d’un nouveau Programme économique et financier (PEF) appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC) et le mécanisme élargi de crédit (MEDC) sur la période 2021-2024. A cet égard, les autorités entendent réduire les obstacles au développement du secteur privé, accélérer les réformes de gestion des finances publiques, continuer à élargir la base des recettes non pétrolières, améliorer l’efficience des dépenses d’investissement public, renforcer la gestion de la performance des entreprises publiques et la soutenabilité de la dette publique.
« Dans un contexte de gestion axée sur les résultats, il est important de disposer d’un mécanisme de suivi-évaluation de la performance des politiques publiques afin de mieux accompagner nos cibles, pour qu’elles jouent efficacement leur rôle de catalyseur de la transformation structurelle de l’économie. »
Par Jocelyne NDOUYOU-MOULIO
Source : Cameroun Emergent
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